vendredi 10 juin 2011

Le Pérou et les transports… une histoire compliquée !

Pour continuer dans la série de la vie quotidienne à Ayacucho, voici un petit billet sur les transports… Ahhhh, que de moments inoubliables dans les bus et les taxis péruviens.
Pour commencer, il faut savoir que la notion de sécurité est assez différente de notre conception européenne... C'est-à-dire qu’en fait il n’y à aucune règle stricte. Et c’est pour ça qu’on peut monter à 10 dans un taxi (12 en se serrant bien), et nul besoin de se cacher des éventuels contrôles de polices.
Bien, alors, c’est parti, et faite comme c’est de coutume ici : n’attachez pas vos ceintures, puisque de toute façon il n’y en a pas !

Pour se déplacer dans une ville comme Ayacucho, il y a différents moyens. Premièrement, les bus : pas tous en bon état, ils suivent des routes déterminées (18 routes différentes à Ayacucho), et n’ont pas d’arrêts définis. Pour monter, il suffit d’être sur le tracé, et lorsqu’un bus s’approche, d’un délicat geste de la main, du bras, ou du corps tout entier en gesticulant le plus possible pour être bien sur d’être vu, signaler qu’on voudrait monter… Lorsqu’il s’arrête, il faut gentiment laisser passer les Mamitas qui elles n’hésitent pas à jouer des coudes et bousculer pour monter en première (ce qui est parfois un peu pénible, mais bon, on dira que ça serait à cause du fait qu’elles sont vieilles et qu’elles ont parfois plus toute leur tête). Aux heures de pointe, il faut ne pas être trop en froid avec son prochain, car la promiscuité forcée peut être elle aussi un peu pénible. Et garder un œil sur son sac, parce que les annonces « anti pickpockets » (comme dans le métro parisien) sont inexistantes. Le coût d’un voyage dans ces bus est de 0,5 sol… On en a pour notre argent.
Un bus, en bon état !!
Heure de pointe... Quand y'a plus de place, y'en a encore !!


L'avantage d'être Gringo, c'est qu'on est plus grand que le reste du bus... Agréable en heure de pointe !

Le deuxième moyen de transport : les « mototaxis ». Ces petites caisses de toutes les couleurs sont quasi exclusivement réservées au centre de la ville. Relativement économiques, ce sont surtout des machines à  klaxonner pour essayer à tout prix de doubler des camions et des voitures deux fois plus grandes… Le confort est assez rudimentaire, et je constate chaque fois que les péruviens sont des petites gens : mes genoux sont souvent marqués par les barres de fer qui séparent les passager du conducteur.



Dernier moyen de transport urbain : les taxis et collectivos… Les collectivos d’abord : ils annoncent jusqu’où ils vont, et attendent que 6 personnes soient montées pour partir. Les voyages sont parfois inconfortables, surtout quand les genoux prennent des coups avec le levier de vitesse. Mais dans l’ensemble on arrive entier à destination. Les taxis ensuite… Le prix se négocie avant même de monter dedans : c’est assez courant que les chauffeurs essayent d’arnaquer les « gringos », mais au bout de 5 mois je commence à connaitre les prix, et à réussir à négocier efficacement. Seule chose qui peut faire monter le prix : le nombre de personne ! Le record actuel : 11 dans un taxi : 2 sur le siège avant, 5 au milieu, 4 dans le coffre. Je vous pris de croire que les dos d’âne sont des moments assez pénibles pour tous les passagers, presque autant que pour les suspensions de la voiture.
Ici, même les voitures vieilles valent beaucoup : il n'y a pas de décote sur le marché de l'occasion

A 11 dans un taxi...

Pour voyager entre les villes du Pérou (qui est quand même 4 fois plus grande que la France), il n’y a que deux solutions : l’avion, mais étant donné que je n’ai toujours pas gagné à l’euromillion c’est hors de mon budget, et le bus. Mais alors quels bus !! Honnêtement, la première classe du TGV n’a rien a envier au confort des sièges de ces bus de nuit. Tout dépend évidemment de la compagnie choisie, car les accidents son encore assez courant et ne font pas de cadeaux !, mais dans l’ensemble, les voyages sont plutôt cools, malgré la durée !
Bons sièges, bons films (enfin, parfois seulement !), ... Confort relatif !

Max et Sophie, confortablement endormis dans un de ces bus de ligne...

 Bref, se déplacer au Pérou, c’est long, c’est parfois dangereux, mais tant que les péruviens autour de toi n’ont pas peur, il n’y a pas de raison d’avoir peur ! Mais c’est aussi de bons moments, de beaux paysages (quand on voyage de jour !), des routes qui nous amènent toujours vers de nouvelles aventures…




Addendum 
Suite à un commentaire très juste de Christian (je n'en attendait pas moins !), je réalise que je n'ai pas parlé de la conduite en tant que telle ! D'où ce petit rectificatif...
Les Péruviens conduisent mal... au moins aussi mal que les Ardennais pour ceux qui connaissent ! Au carrefour, il n'y a qu'un seul feu sur l'un des 4 angles du croisement, et ce n'est pas toujours facile d'en voir la couleur ! L'utilisation du clignotant est très approximative, voire carrément inexistante... Certains taxis préfèrent mettre les Warning pour prévenir qu'ils tournent. 
Je ne suis pas capable de vous dire la vitesse moyenne, puisque la plupart des compteur sont cassés ou débranchés, mais dans l'ensemble, ça va plutôt assez vite... Les chauffeurs sont assez ambitieux sur leur dépassements même quand d'autres voitures arrivent en face.
Pour ce qui est des bus de ligne, ils roulent comme... heu... des tarés ! Et pour peu que le bus soit un peu vieux et le chauffeur aussi, c'est l'accident... Heureusement ce n'est pas pour toutes les compagnies (Pauline, t'inquiète pas, je ferai les bons choix !)
Ayacucho est une ville très bruyante, à cause des bruits des vieux moteurs, mais surtout à cause des klaxons...  Ici, le klaxon signifie beaucoup de chose : "Veux tu monter dans mon taxi ?" " Dégage de ma route espece de sale piéton ou je t'écrase ! " Avance !" MAIS AVANCE B#*%L !" "Attention je double ! " " Attention à ce qui va t'arriver si tu essayes de me doubler !" ... et je passe sur les noms d'oiseaux qui fusent de façon assez régulière...
Peu de femmes au volant (ouf, parce que les mecs sont déjà assez dangereux ! ;-), sauf quelques "petites bourgeoises", mais c'est assez rare ! Et ce sont elles qui klaxonnent le plus !
Le stop est relativement déconseillé, surtout pour les filles... Et de toute façon ça ne marche pas en ville.
Je n'ai pas encore eu l'occasion de conduire ici, et je ne crois pas que je trouverai le taxi qui voudra bien me laisser conduire... Je pense que ça pourrait être une expérience intéressante !

5 commentaires:

  1. Et moi qui croyais que tu te déplaçais à dos de lama... :-)

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  2. Pas mal, je pense que ça ne roule pas très vite, alors les risques doivent être minimisés.

    Et les automobilistes, globalement, ils conduitsent comment ? Du genre : le clignotant n'existe pas, je klaxonne pour dire que je dépasse, et c'est le plug gros qui gagne ?

    Nous, on a voyagé à 5 dans un camion frigorifique en Thaïlande pour échapper à une pluie tropicale. On l'a trouvé en faisant du stop, et on rencontré une famille Thaï qui nous avait "chauffé" la place. Sympa et gratos :-)

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  3. Ben alors ??, c'est quoi cette allusion aux femmes au volant ?!?!
    Sinon ton article m'a bien fait rire, en particuliers la photo au dessus de la mélée !!!
    Bisous
    anne jp

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  4. Ta petite soeur va être lâchée par l'auto-école samedi prochain pour commencer la conduite accompagnée... dans les Ardennes!
    Trés drôle ton récit! Et ces photos...

    Bisous

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  5. Je suis toujours en retard pour lire les articles, mais cela ne veut pas dire que je ne suis pas intéressée !!!
    C'est quoi ce machisme !! je te rappelle que tu as, comme commence Cécile, apprécié de conduire avec moi !!!
    Bisous

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